Le Château de Chenonceau, le château des Dames

Parmi les lieux à ne pas manquer sur la route des Châteaux de la Loire, figure bien évidemment le Château de Chenonceau. Véritable joyau de la Renaissance, vous serez séduit par son architecture singulière, ainsi que ses jardins et ses riches intérieurs ! 

Surnommé « le château des Dames », Chenonceau a été pensé et façonné au fil des siècles par des femmes. Au cours de la visite, on ressent toute l’élégance et l’emprunte laissée par les grandes dames du temps. De Diane de Poitiers à Louise Dupin, en passant par Catherine de Médicis et Louise de Lorraine… Elles ont toutes marqué les lieux. 

Poussons les portes d’un des plus beaux châteaux du Val de Loire ! 

Château de Chenonceau
Le Château de Chenonceau et son célèbre pont à galeries enjambant le Cher.

L'histoire du Château de Chenonceau

Chenonceau à la loupe

Le château de Chenonceau a beaucoup évolué au fil des siècles. À l’origine, se trouvait à cet emplacement un château-fort, le château des Marques, du nom des anciens propriétaires.

En 1513, Thomas Bohier, receveur des finances royales, rachète les terres. Il décide de raser le château pour construire une nouvelle demeure à l’image de son rang social. De l’ancien édifice, on ne conserva que le donjon qui sera embelli d’ornements de la Renaissance.

Très occupé par sa charge et les campagnes d’Italie, Thomas Bohier laisse à son épouse Catherine le soin d’embellir leur château. Au début du XVIe siècle, Chenonceau est alors une modeste bâtisse construite sur les fondations d’un ancien moulin fortifié.

Après sept ans de travaux, le château des Bohier est enfin prêt. Seulement, tout ne se passa pas comme prévu. En 1535, un procès pour détournement de fonds oblige la famille à régler des dettes de 190 000 livres tournois à la Couronne de France. On ne rigole pas à la cour de François Ier, d’autant plus qu’il faut renflouer les caisses vidées par les guerres d’Italie. Les héritiers Bohier ruinés, doivent donc rembourser leurs dettes et céderont notamment le Domaine de Chenonceau.

Le roi François Ier ne s’est jamais réellement intéressé au château de Chenonceau. Il lui arrivait de venir chasser sur ces terres, notamment en compagnie de sa belle-fille Catherine de Médicis, épouse du futur roi Henri II. Contrairement à son beau-père, elle appréciait grandement les lieux.

À la mort de François Ier, son fils Henri II fait cadeau de Chenonceau à Diane de Poitiers, sa favorite. Par lettres patentes, Henri II reconnaît à sa maîtresse : « en tout droit de propriété, saisine et possession, pleinement et paisiblement et à toujours perpétuellement, pour en disposer comme de leur propre chose et vrai héritage », la châtellenie de Chenonceau.

Diane de Poitiers fait aménager à Chenonceau un somptueux jardin : un parterre de deux hectares agencé à l’italienne. Toutefois, ce qui va surtout marquer le château est la construction d’un pont-galerie de 60 mètres, enjambant le Cher. Pour cela, elle charge l’architecte du roi en personne, Philibert Delorme. Suite à la mort brutale d’Henri II, seul le pont sera réalisé.

Le 10 juillet 1559, Catherine de Médicis est veuve d’Henri II. La « reine délaissée » va alors prendre sa revanche : Diane de Poitiers est écartée et bannie de la cour. Cette dernière va alors marchander Chenonceau contre le château de Chaumont-sur-Loire qui, sans avoir le charme du premier, rapporte des revenus supérieurs.

Catherine de Médicis marqua les lieux. Un des événements majeurs dans l’histoire du château (et de France) va être la fuite de la conjuration d’Amboise en mars 1560, à Chenonceau. Pour précision, des conspirateurs décident de soustraire le jeune roi François II et sa reine Marie Stuart, à l’influence jugée néfaste de Catherine de Médicis. La répression est féroce. Elle y installe donc l’autorité du roi à Chenonceau.

Côté travaux, Catherine de Médicis reprend et amplifie le projet du pont sur le Cher, qu’elle entend faire surmonter de deux galeries. Elle dessine également le parc et les communs. Chenonceau est incontestablement son lieu de séjour favori. De magnifiques fêtes sont organisées à l’honneur de ses fils, tour à tour rois de France. Avant de mourir en janvier 1589, elle lègue le château à Louise de Lorraine.

Le 1er août 1589, le roi Henri III est assassiné par Jacques Clément, catholique fanatique. Ses dernières pensées s’adressent à sa reine, Louise de Lorraine : « Mamye, j’espère que je me porteroy très bien ; priez Dieu pour moy et ne bougez de là. »

Par acte de foi, elle s’installe dans le deuil à Chenonceau et ne quittera plus le château. Surnommée la reine blanche, couleur du deuil des reines, elle vécut en réclusion à Chenonceau pendant douze ans. Un voile de tristesse et de mélancolie tombe sur les lieux. En 1598, elle offre Chenonceau en cadeau de mariage à César de Vendôme, fils légitimé d’Henri IV et Gabrielle d’Estrées. Il en sera propriétaire jusqu’en 1624. 

Dès 1733, c’est avec le brillant salon littéraire de Louise Dupin que revit Chenonceau. En plein siècle des Lumières où prennent place les idées nouvelles, elle s’entoure de « tous les gens de lettres, les académiciens, les belles femmes »  comme le dit Jean-Jacques Rousseau. Chenonceau suit la mode des salons littéraires parisiens. Elle y accueille Voltaire, Marivaux, Montesquieu et Buffon. De 1745 à 1751, Rousseau fut son secrétaire et le précepteur de son fils. C’est grâce à Madame Dupin que Chenonceau traversa la Révolution française sans encombre. Elle y restera jusqu’à la fin de sa vie.

Au XIXe siècle, Madame Pelouze, issue de la bourgeoisie industrielle, entreprend une restauration du château comme à l’époque de Diane de Poitiers. En 1913, Henri Menier fait l’acquisition du château. Depuis, Chenonceau appartient à la famille Menier, fondatrice de la célèbre chocolaterie éponyme.

Ma visite du Château de Chenonceau

La visite du château et de ses intérieurs

L’intérieur est aussi somptueux que l’extérieur du château ! Un grand nombre de salles, richement meublées, sont ouvertes à la visite. Ce que j’apprécie particulièrement à Chenonceau est qu’il s’agit d’un château vivant ! Il est entièrement meublé et abrite une collection d’art exceptionnelle. Prenez le temps d’admirer les nombreux tableaux de maître présents dans le château. Mes préférés se trouvent dans le salon François Ier.

Pour parfaire le tout, des bouquets de fleurs fraiches sont déposés dans l’ensemble des pièces du château. Confectionnés par l’Atelier Floral de Chenonceau, ces bouquets apportent beaucoup de chaleur au lieu. 

À ne pas manquer :

  • La chapelle a été sauvegardée durant la Révolution Française grâce à l’idée de la propriétaire de l’époque, Madame Dupin, d’en faire une réserve à bois, masquant ainsi le caractère religieux du lieu.
  • La chambre de Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II. En 1559, à la mort d’Henri II, sa veuve la reine Catherine de Médicis, se fit restituer le château de Chenonceau par Diane et lui donna en échange Chaumont-sur-Loire.
  • La galerie, enjambant le Cher. À chaque extrémité, nous avons deux très belles cheminées Renaissance, dont l’une n’est qu’un décor entourant la porte Sud qui mène à la rive gauche du Cher.
  • Le salon François Ier dans lequel se trouve une des plus belles cheminées Renaissance, ainsi que des tableaux de maîtres.
  • Le salon Louis XIV, dans lequel nous pouvons contempler un superbe portrait du roi.
  • Les cuisines sont installées dans les énormes soubassements que forment les deux premières piles assises dans le lit du Cher. On y trouve l’office, la salle à manger, la boucherie ou encore le garde-manger.
  • La chambre de Louise de Lorraine, aux boiseries sombres, s’orne d’attributs de deuil.
  • L’apothicairerie de la reine Catherine de Médicis, dans les communs du château, a été reconstituée en 2019. 
Château de Chenonceau

Longue de 60 mètres, la galerie du château de Chenonceau est une magnifique salle de bal. Elle fut inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis en l’honneur de son fils le roi Henri III.

Château de Chenonceau

Dans la Chambre de Diane de Poitiers, le portrait de Catherine de Médicis trône fièrement au-dessus de la cheminée. Nous retrouvons ici les initiales d’Henri II et Catherine de Médicis : H et C qui, entrelacées, pouvaient former le D de Diane de Poitiers. 

Château de Chenonceau
Château de Chenonceau
La chambre de César de Vendôme, au premier étage du château.
Château de Chenonceau

Le Salon François Ier abrite de magnifiques tableaux et possède un beau mobilier de la Renaissance. L’occasion de contempler « Les Trois Grâces » de Carle van Loo ou encore ce portrait de Diane de Poitiers en Diane chasseresse par Le Primatice, peintre de l’École de Fontainebleau.

Dans le Salon Louis XIV, nous pouvous admirer ce superbe portrait du roi. C’est en souvenir de la visite qu’il fit à Chenonceau le 14 Juillet 1650, Louis XIV offrit à son oncle le Duc de Vendôme, son portrait par Rigaud, avec un extraordinaire cadre par Lepautre.

Château de Chenonceau

L’apothicairerie de Catherine de Médicis se situe à l’emplacement même où elle a existé, dans le Bâtiment des Dômes. Le saviez-vous ? La reine a toujours été entourée de scientifiques. Augier Ferrier, son médecin ordinaire et Nostradamus, son herboriste, dont la renommée est telle, que Catherine de Médicis l’appelle à la cour en 1555.

La visite du château et de ses jardins

Chenonceau n’est pas qu’un château, c’est aussi de superbes jardins thématiques.

À voir notamment :

  • Le jardin de Catherine de Médicis, dont les allées permettent une superbe vue sur la face ouest du château.
  • Le jardin de Diane de Poitiers est un parterre « sur l’eau », typique de la Renaissance.
  • Le potager des fleurs abrite notamment une centaine de variétés de fleurs à couper, utilisées par l’Atelier floral du château dans la conception de ses bouquets.

La plus belle vue du Château de Chenonceau reste pour moi la vue depuis la rive gauche du Cher. Ne pouvant pas y accéder depuis l’enceinte du château, il vous faudra contourner les lieux et le Cher depuis le village, puis emprunter un chemin pédestre. Je vous conseille vivement de vous y rendre de bonne heure pour pouvoir assister au lever du soleil. La vue est incroyable… La preuve en images ! 

Château de Chenonceau
Château de Chenonceau
Château de Chenonceau
Le château de Chenonceau depuis les jardins de Catherine de Médicis.
Château de Chenonceau

J’espère que cette nouvelle visite vous a plu. Connaissiez-vous ce château ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaires. À très vite !

Informations pratiques

Horaires d’ouverture :  variable selon saison, consulter le site internet du château.

Tarifs (avec brochures) : 

  • Plein tarif : 17€
  • 60 ans et + : 14€
  • Etudiant  et enfant de 7 à 18 ans : 14€
  • Gratuit – de 7 ans

Audioguide en supplément

Contact : 

  • Numéro Indigo : 0820 20 90 90
  • info@chenonceau.com

www.chenonceau.com

www.autourdechenonceaux.fr

www.touraineloirevalley.com

Élodie Filleul

Avec Ô Mon Château, vous allez aimer les vieilles pierres ! Je suis Elodie et je partage avec vous mes découvertes et coups de cœur patrimoniaux, ainsi que mes rencontres avec des artisans. 👀

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