Château de Beauregard

Parmi les nombreux châteaux présents dans la vallée de la Loire, il y a bien évidemment les incontournables et un grand nombre de petits châteaux. Des monuments qui méritent le détour comme le château de Beauregard situé non loin de Blois. Cet ancien relais de chasse de François I^er abrite en ses lieux un véritable trésor, la célèbre galerie des illustres ! Une galerie unique composée de 327 portraits d’illustres retraçant 315 ans d’histoire. Elle est une introduction idéale à l’Histoire de France et d’Europe, sur une période allant de 1328 à 1643. Un excellent moyen pour mettre à jour ses connaissances historiques !

• Localisation : Cellettes, Loir-et-Cher (41)
• Époques : XVI^e – XVII^e – XIX^e siècles

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# LE MANOIR DU XVÈME SIÈCLE

L’histoire du château de Beauregard remonte à la fin du XV^e siècle. C’est à cette époque que François Doulcet acheta la terre de Beauregard pour y aménager un rendez-vous de chasse. Malheureusement pour lui, tout ne se passa pas comme prévu… Il fut accusé d’avoir escroqué la Couronne de France durant les Campagnes d’Italie. Doulcet va être ruiné et ses biens confisqués par le roi Louis XII. Le château de Beauregard rejoint alors les propriétés des rois de France. Pour François I^er , Beauregard est un relais de chasse. Rappelons que le château de Chambord se trouve non loin d’ici. François I^er donna Beauregard en 1520 à son oncle, René de Savoie.

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# LA CONSTRUCTION DU CHÂTEAU

En 1545, Beauregard fut acquis par Jean du Thier, secrétaire d’Etat d’Henri II. On lui doit la structure actuelle du monument. Mais c’est Paul Ardier qui marqua véritablement l’histoire des lieux. Ministre, il se retira en 1617 à Beauregard après avoir servi pendant cinquante ans Henri III, Henri IV et Louis XIII. C’est lui qui entama la décoration de la galerie des portraits. Elle fut exécutée sous trois générations d’Ardier : Paul Ardier, son fils Paul et sa petite-fille Marie.

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# LA MODERNISATION DE BEAUREGARD

Au XIX^e siècle, quelques modifications furent apportées au château de Beauregard. L’aile ouest est détruite, une seconde galerie au sud et la chapelle néo-gothique (aujourd’hui disparue) sont construites. Au XX^e siècle, la famille Tillier, propriétaire des lieux, modernisa le château. L’eau courante ainsi que le chauffage central y sont installés et une première campagne de restauration fut lancée. Depuis 1925, le château appartient à la famille du Pavillon.

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# L’EXTÉRIEUR

Le château de Beauregard est entouré d’un vaste parc paysager et de jardins, qui s’étendent sur 40 hectares. En 1992, le paysagiste Gilles Clement dessine le Jardin des Portraits, un jardin contemporain qui rassemble près de 400 espèces de vivaces, roses anciennes, clématites et arbustes.

# L’INTÉRIEUR

Plusieurs espaces sont accessibles en visite libre ou guidée aux visiteurs.

À ne pas manquer :

• L’antichambre avec notamment sa sublime horloge hollandaise du XVIII^e siècle et la cuisine du XVI^e siècle au rez-de-chaussée.
• La galerie des portraits où 327 portraits prennent place, ainsi que des faïences de Delft.
• Le cabinet des grelots qui fut le cabinet de travail de Jean du Thier.
• L’ancienne bibliothèque présentant l’exposition permanente « Leur chien » par le photographe Antoine Schneck.
• Le salon présentant des meubles de la Renaissance.

# LA GALERIE DES ILLUSTRES : 327 PORTRAITS, 315 ANS D’HISTOIRE

Il faut l’avouer, cette galerie des illustres est très impressionnante. La galerie est une vaste salle de 26 mètres de long, entièrement pavée de carreaux en faïence de Delft du XVII^e siècle. Sur les carreaux, nous pouvons y contempler des chevaliers représentant les différents corps d’une armée en marche sous Louis XIII.

Les murs eux sont recouverts de 327 portraits. La novation ici passe dans une narration picturale de l’histoire. Pour la réalisation de ces portraits, Ardier a commandité les élèves d’une école parisienne. Il les a envoyés en France et à l’étranger peindre les personnages souhaités dans sa galerie.

La galerie suit une logique bien rigoureuse où rien n’a été placé par hasard. Paul Ardier, en homme d’Etat, orienta son travail sur l’histoire politique. Il va ainsi raconter en 315 ans, l’histoire de France et la naissance de l’Europe, à travers les portraits de personnages illustres : rois, reines, princes, princesses et hommes français ou étrangers. On retrouve donc des personnages qui ont, par leurs actions, influé sur l’histoire politique du royaume de France. Cette histoire illustrée commence avec le règne de Philippe VI de Valois et se termine par la mort de Louis XIII, de 1328 à 1643. Le tout est organisé autour de trois rois de France (Henri III, Henri IV et Louis XIII). Louis XIII étant le dernier roi que connu Paul Ardier.

Pour comprendre la galerie, il faut suivre un sens de lecture précis. Je vous dévoile la lecture, en espérant que cela vous soit utile lors de votre visite de Beauregard. Le début de ce tour historique commence sous le portrait de Philippe VI de Valois et se poursuit par un tour complet de la galerie jusqu’au portrait plain pied de Louis XIII. De plus, il faut décoder les portraits par colonnes. Vous remarquerez ainsi que les portraits sont liés entre eux. D’ailleurs, chaque groupe de portraits est associé à une devise et à la représentation d’une allégorie. Par exemple :

• Louis XI : Immensi tremor oceani – Effroi de l’immense océan
• Louis XII : Cominus et eminus – De près et de loin (devise de l’ordre du porc-épic)
• François I^er : Nutrisco et extinguo – Je nourris et j’éteins (la salamandre)
• Henri II : Cum plena est fit aemula solis – Pleine (la lune), elle devient la rivale du soleil.

À noter :

• Les personnages de la galerie sont représentés en buste, sauf,Henri IV et Louis XIII ;
• La galerie comporte 327 portraits dont seulement 21 portraits de femmes ;
• Henri II est représenté avec Diane de Poitiers, sa favorite. Catherine de Médicis est représentée dans un autre groupe de portraits accompagnée de ses fils.

# LE CABINET DES GRELOTS

Attenant à la galerie des portraits, se trouve un petit cabinet des plus charmants : le cabinet des grelots. Drôle de nom, vous ne trouvez pas ? Ce cabinet tient son nom des armes du propriétaire : « trois grelots d’or sur fond d’azur ».

Il fut commandé par Jean du Thier à Scibec de Carpi, ébéniste italien qui travailla à Fontainebleau et au château d’Anet. Dans ce cabinet, nous pouvons y voir des panneaux représentants les loisirs d’un gentilhomme de l’époque (la musique, la paix, la chasse, le jeu, la sculpture, l’orfèvrerie, la lecture et la peinture).

De passage non loin de Chambord, prenez le temps de visiter le château de Beauregard qui se trouve à seulement quelques dizaines de kilomètres. Je vous conseille d’opter pour la visite guidée qui est inclus dans le billet d’entrée. Elle est vraiment très utile pour comprendre le projet initial de la galerie des portraits et l’histoire du château.

N’hésitez pas à vous balader dans le parc où vous pourrez y découvrir le jardin de la Chapelle ou encore une glacière du XVII^e siècle.

C’est ainsi que se termine cette visite du château de Beauregard. Petit château certes, mais à l’histoire passionnante ! J’espère que cet article vous aura donné envie de visiter à votre tour cet étonnant monument. J’attends avec impatience vos retours. À très vite.

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