À une vingtaine de minutes de Blois, le Château de Talcy surprend par son allure médiévale. Et pourtant, il s’agit bien d’un château de la Renaissance, bâti au XVIe siècle par le marchand florentin Bernard Salviati, qui refusa les modes architecturales de son temps pour lui donner une apparence défensive.
Surnommé « le château des Muses », Talcy a vu naître de grandes histoires d’amour et de poésie, et inspira notamment Pierre de Ronsard pour son célèbre « Mignonne, allons voir si la rose… ».
Une maison forte à l’allure médiévale
En 1517, Bernard Salviati, riche marchand florentin allié aux Médicis, achète la seigneurie de Talcy, alors vieille terre féodale du XIIe siècle. Bailleur de fonds de François Ier, il obtient rapidement l’autorisation d’y construire une maison forte.
Mais contrairement à la mode de la Renaissance, Salviati choisit un style résolument gothique, ponctué d’éléments défensifs : tours, échauguettes et meurtrières.
Ni fossés ni pont-levis ne verront finalement le jour, mais l’esprit médiéval des lieux reste intact.
Les dames de Talcy, muses des poètes
Talcy doit sa renommée à ses dames, dont les noms résonnent encore dans la littérature française.
La plus célèbre, Cassandre Salviati, fille de Bernard, rencontre Ronsard lors d’un bal au Château de Blois en 1545. Le poète en tombe éperdument amoureux : « Je la vis, j’en fus fou. » Mais Cassandre était promise à un autre.
Sa nièce, Diane Salviati, marquera à son tour le cœur d’un poète : Agrippa d’Aubigné, compagnon d’Henri IV.
Ainsi, de génération en génération, Talcy reste le château des amours impossibles et des vers éternels.
Le renouveau du domaine
En 1704, le château change de mains et revient à la famille Burgeat, officiers royaux qui modernisent les lieux et créent un jardin régulier.
À la fin du XVIIIe siècle, les Gastebois, famille protestante issue de la finance, s’y installent, suivis de leurs descendants suisses, les Stapfer. Albert Stapfer, érudit et traducteur de Goethe, marque profondément la demeure.
En 1933, Talcy devient propriété de l’État. Aujourd’hui, le site est géré par le Centre des Monuments Nationaux, garant de son entretien et de sa mise en valeur.
Jardins, verger et basse-cour
Depuis la restauration de 1996, les jardins ont retrouvé leur esprit d’origine : celui d’une maison des champs du XVIIIe siècle.
Clos de murs, le parc de six hectares invite à la promenade. Avant d’y accéder, on traverse la basse-cour, bordée des bâtiments agricoles : une ancienne ferme, une grange, un pressoir et un magnifique colombier du XVIe siècle aux 1400 trous de boulin, l’un des plus grands de la région.
Les jardins et vergers, dessinés en carrés de buis, reflètent quant à eux la sobriété élégante du domaine.
À l’intérieur du château
L’intérieur du Château de Talcy a conservé son authenticité et son charme d’origine. On visite une quinzaine pièces meublées, du rez-de-chaussée à l’étage, où le temps semble s’être arrêté.
Les boiseries, cheminées, tapisseries et meubles d’époque témoignent du raffinement sobre de cette demeure.
À ne pas manquer notamment :
- La salle à manger, ornée d’une toile peinte à décor d’indienne. Les motifs ont été imprimés en noir puis réhaussés avec des huiles de couleu. Magnifique !
- Le petit salon, lieu de conversation et de dégustation du café sous les Stapfer, contraste avec le grand salon, dédié à la vie de société.
- Les appartements privés conservent une atmosphère intime et habitée.
- Enfin, la bibliothèque et les collections réunies par les familles successives rappellent l’attachement du lieu à la culture et aux lettres.
Préparer sa visite : informations pratiques
🗓 Saison 2025
- Du 2 mai au 4 septembre : 9h30 à 12h30 et 14h à 18h
- Du 5 septembre au 30 avril (fermé le mardi) : 10h à 12h30 et 14h à 17h
🎟 Tarifs
- Individuel: 7€
- Gratuité :
- Moins de 18 ans
- 18-25 ans (ressortissants des pays de l’Union Européenne)
- Personne handicapée et son accompagnateur
- Demandeur d’emploi
- Pass éducation
📍 Contact
- Téléphone : 02 54 81 03 01
- Mail : chateau.talcy@monuments-nationaux.fr
- Site : www.chateau-talcy.fr
« Vous allez aimer les vieilles pierres ! »
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