Les châteaux miniatures de Nicolas Guérin

Il y a quelques mois, j’ai eu le plaisir de découvrir sur Instagram le profil de Nicolas Guérin, architecte d’intérieur, et ses merveilleuses miniatures de châteaux et belles demeures. Ses réalisations sont tellement réalistes que nous avons véritablement la sensation de voir des « vrais » clichés de monuments. Un salon XVIIIe siècle, la façade d’un bel immeuble parisien ou encore un château à l’architecture classique, sont autant d’éléments que nous retrouvons sur son profil. Un travail remarquable que je m’empresse de partager avec vous ! Pour l’occasion, Nicolas a accepté de répondre à mes questions et de nous en dire plus sur son parcours et ses réalisations. 

Nicolas, pouvez-vous nous en dire plus sur vos réalisations de miniatures. S’agit-il de votre activité professionnelle ou d’un loisir ? 

Je suis architecte d’intérieur, mais la miniature prend de plus en plus de place dans ma vie professionnelle. Que ce soit en miniature, ou grandeur nature, les deux échelles se résument à ma passion pour l’histoire de l’architecture.    

Comment avez-vous découvert ce travail de conception ?

J’ai toujours réalisé moi-même en petit ce que je n’avais pas en grand. Déjà enfant, je construisais des bâtiments miniatures (villages médiévaux, châteaux…) pour y installer mes jouets. J’ai commencé avec des matériaux simples, comme les allumettes, la paille et le plâtre. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

Il a été assez varié. Après un bac littéraire et passionné d’art et d’histoire, j’ai effectué une année préparatoire d’arts appliqués à l’Académie Charpentier. Puis trois ans de restauration d’œuvre d’art et conservation du patrimoine, à l’Ecole de Condé, où j’ai eu la chance de travailler au château de Chambord et au château de Vincennes, lors de stages d’archéologie.

J’ai ensuite travaillé dans le monde du décor de théâtre, avant de changer de cap et de finalement revenir à mon amour premier pour l’architecture, en intégrant l’Ecole Bleue :  architecture intérieure, design, communication visuelle, pendant cinq ans. Beaucoup de travail et une formation très complète, avec une équipe enseignante très exigeante. Après mon diplôme, j’ai commencé à travailler en freelance. 

Comment procédez-vous pour fabriquer ces répliques et en combien de temps ?

Le travail préparatoire n’est pas le même s’il s’agit de la réplique d’un bâtiment existant ou d’une création architecturale pure. Quoi qu’il en soit, il faut d’abord étudier le rythme de l’architecture, les proportions et les alignements.

Je commence par tracer les élévations et les plans, exactement comme pour un projet d’architecture à l’échelle réelle. Je découpe ensuite les grandes lignes de la façade dans le bois, les portes et les fenêtres. 

Pour le rendu des éléments sculptés, je réalise des modelages puis des moulages. J’utilise aussi la découpe laser sur carton, ce qui me permet en superposant les épaisseurs de réaliser des éléments très fins, comme des fenêtres ou des rambardes de balcons. Le plus long étant de préparer les fichiers préparatoires sur mes logiciels informatiques d’architecture.

La phase de la mise en peinture est toujours la plus envoûtante car il faut tout imiter : la pierre, l’ardoise, les tuiles, le lierre, mais aussi la crasse, la rouille et les moisissures ! 

Répondez-vous à des commandes privées ?

Oui souvent. J’ai cette année reproduit à l’échelle 1.12 , la maison d’une famille princière des Pays bas, qui après avoir vendu leur bien au gouvernement néerlandais, voulait garder une trace de l’histoire du patrimoine bâti familial. Mais si j’accepte les commandes, je me laisse aussi le temps pour mes propres créations !   

Quelle miniature vous a pris le plus de temps ?

J’ai réalisé un petit château, ayant dessiné l’architecture moi-même, j’ai beaucoup changé d’avis, c’est ce qui me prend le plus de temps en général ! Un an et demi pour terminer l’extérieur…

Quel monument souhaiteriez-vous réaliser en miniature ?

Je préfère créer moi-même l’architecture d’un bâtiment, mais si je devais miniaturiser un monument, il serait français, et ce serait sûrement un château ! La folie des grandeurs me pousse à répondre Chambord ou Chenonceau, mais j’aime aussi la (toute relative) simplicité de châteaux plus sobres, comme le Château de Courances ou bien encore celui de Champs-sur-Marne !

Où pouvons-nous vous retrouver ? 

Le château miniature sera exposé à la Galerie Joseph, 116 rue de Turennes, à Paris, du 9 octobre 2021 au 15 janvier 2022, dans le cadre de l’exposition « Small is Beautiful, miniature art Paris ».

Je prépare un tout nouveau site internet pour la rentrée, mais en attendant, retrouvez moi sur Instagram : @nicolas.guerin.paris.dollhouse

Je peux également parfois faire visiter mon atelier parisien sur rendez-vous, dans le quartier Latin. 

Le mot de la fin ?

Comme disait Alain Decaux en terminant d’écrire l’Histoire de France :  « La FIN ? Ça, jamais ! » 


Un grand merci à Nicolas Guérin d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Je vous invite vivement à vous rendre sur son profil Instagram qui ne manquera pas de vous surprendre ! 

Photographies © Nicolas Guérin

Élodie Filleul

Avec Ô Mon Château, vous allez aimer les vieilles pierres ! Je suis Elodie et je partage avec vous mes découvertes et coups de cœur patrimoniaux, ainsi que mes rencontres avec des artisans. 👀

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