Lors de ma visite du château d’Azay-le-Rideau en décembre dernier, dans le cadre de l’opération Noël au pays des châteaux, j’ai eu un véritable coup de cœur pour le travail de Véronique Chauvet.
Plasticienne et cuisinière de métier, elle avait été invitée à imaginer une scénographie entièrement réalisée en papier mâché, autour du thème de la gourmandise. Festins Renaissance, mets délicats, objets décoratifs… Ses créations, d’un réalisme et d’une poésie saisissants, semblaient tout droit sorties d’une nature morte vivante.
Touchée par son travail, j’ai souhaité en savoir davantage. Véronique Chauvet a accepté de me raconter son parcours et les coulisses de ce projet exceptionnel mené à Azay-le-Rideau.
Rencontre avec Véronique Chauvet
Pouvez-vous nous raconter votre parcours et la naissance de votre travail autour du papier mâché ?
J’ai suivi des études d’art à l’École Supérieure des Arts Appliqués à Paris, avec une spécialisation en textile. Très tôt, lors des défilés et projets d’école, nous devions créer des vêtements avec des matériaux de récupération. Le papier s’est imposé naturellement : il est économique, malléable et permet une grande liberté créative. Depuis cette époque, il n’a jamais quitté ma pratique.
Par la suite, j’ai cofondé à Paris une société de luminaires en papier mâché, Les Apprenties Sorcières, dont les créations étaient distribuées en France et à l’international.
En 2000, j’ai choisi de changer de vie en m’installant sur l’Île de Ré. Après avoir continué un temps la fabrication des luminaires, j’ai décidé de me former à la cuisine. Avec mon conjoint, nous avons créé Mangez-moi, un service traiteur et une enseigne de vente à emporter.
Finalement, papier mâché et cuisine se sont rejoints naturellement. J’ai recommencé à créer, en m’inspirant de l’univers culinaire. Les aliments sont devenus mes modèles.
Comment a débuté votre collaboration avec le château d’Azay-le-Rideau
C’est Nathalie Muratet, chef du service culturel du château d’Azay-le-Rideau, qui m’a repérée après plusieurs articles dans la presse, notamment Marie Claire Idées et M Magazine.
Elle m’a proposé d’imaginer une scénographie autour des festins Renaissance. Lors de ma première visite, j’ai eu un véritable coup de cœur pour le lieu et le projet. Tout s’est alors déroulé très naturellement.
Aviez-vous carte blanche pour créer ces pièces ?
Oui, totalement. La seule contrainte était de rester en cohérence avec l’histoire du monument et avec l’esprit Renaissance. Je leur envoyais régulièrement des photos de l’avancée de mon travail, mais je n’ai jamais été dirigée. J’ai pu laisser libre cours à mon imagination.
Vos créations semblent dialoguer avec les salles du château. Comment avez-vous pensé cette intégration ?
La couleur a été mon fil conducteur. Les intérieurs du château présentent des teintes Renaissance très marquées : violets profonds, turquoises, verts patinés… J’ai souhaité m’inscrire dans cette palette en y ajoutant une dimension de nature morte.
Chaque pièce a donc été pensée pour s’harmoniser avec son décor.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez découvrir l’univers de Véronique Chauvet, je vous invite à explorer son compte Instagram, véritable galerie de ses créations gourmandes, ainsi que son site internet.
Un travail singulier, poétique et d’une incroyable précision, qui réenchante notre regard sur les objets du quotidien.
« Vous allez aimer les vieilles pierres ! »
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